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Patrimoine

Un peu d’histoire

Le territoire est riche de plusieurs vestiges, témoignant d’une occupation humaine remontant à l’époque néolithique et gallo-romaine.

La commune s’est réellement développée à partir du Moyen Âge, sous l’impulsion du clergé, fortement implanté dans la région. Trois seigneuries féodales s’y maintinrent :

  • celles de Cochet,
  • de Launay (installée dans une ferme fortifiée qui existe toujours, voir photo ci-contre)
  • et celle de Fort Château

Cette dernière édifia sur l’École une motte castrale éponyme, dont on observe encore les vestiges non loin de l’église.
Le village occupe alors la rive gauche, surplombant l’Ecole pour se protéger des risques d’inondation et avoir un meilleur accès aux terres agricoles de la vallée. Un chapelet de moulins apparaît au fil des siècles, ponctuant les rives de l’École.
La présence de l’eau est le second élément constitutif de l’identité de cette petite cité : moulins, puits et lavoirs ponctuent les rues du village. Ils sont les principaux vestiges d’un petit patrimoine local qui rappelle aux visiteurs un mode de vie fortement ancré dans son terroir.

Le nom de Moigny aurait plusieurs étymologies. Il proviendrait d’un terme gaulois, Monius (qui était un chef Gaulois) ou de monios qui signifierait le voyageur ; il pourrait être aussi la déformation du nom de nombreux villages français, magny, du latin mansionile, petite auberge. Il pourrait aussi avoir pour origine latine, moniacum, le moine.
La commune a pris le nom de Moigny-sur-École par délibération municipale en 1970 ; 4 hameaux ont gardé leur nom, le plus éloigné à l’ouest celui de Launay, tandis que Maison Neuve au nord, Croix Blanche et Cochet au sud, très proches, en sont devenus des quartiers.
Ses habitants s’appellent les Moignacoises et les Moignacois.

Restitution de l’inventaire du patrimoine réalisé par le PNRGF

Les inventaires du parc ont simplement pour objectif, d’une part, de révéler les caractéristiques et les spécificités du patrimoine bâti des communes et, d’autre part, d’aider les habitants à prendre conscience de la richesse et de la valeur du patrimoine qu’ils côtoient chaque jour. Ce diaporama est une présentation de ce travail.
Pour en savoir plus :
Note de synthèse bientôt disponible

Logo PNRGF

Notre blason

Un nouvel emblème

Depuis la Révolution française, partie en guerre contre les armoiries en lesquelles elle voyait des marques de noblesse et des signes de féodalité, nombreux ont été les historiens qui ont cru qu’au Moyen Age et sous l’Ancien Régime seuls les nobles pouvaient en faire usage. Cette idée est totalement fausse. Nulle part en Europe occidentale, à aucun moment de leur histoire, entre les 13ème et 18ème siècles, l’usage des armoiries n’a été réservé à la noblesse. Chaque individu, chaque famille, chaque personne morale, communauté ou institution, a toujours et partout été libre d’adopter les armoiries de son choix et d’en faire l’usage privé qui lui plaisait, à la seule condition de ne pas usurper les armoiries d’autrui.

Les élus de Moigny ont donc choisi de doter la Commune de nouvelles armoiries rassemblées dans un blason pour orner la façade de la mairie et figurer sur tous les documents officiels.

Blason Moigny-sur-école HD DEF

Le choix des armoiries s’est fondé sur les principaux points d’histoire et de géographie du village.

  • A l’origine, les terres de Moigny appartenaient à un seigneur. Celui-ci possédait entre autres un château dont il reste encore des vestiges : Fort-Château. Dès lors il a paru évident que l’une des armoiries pouvait être une tour fortifiée.
  • Un autre point d’histoire se rattache à une sculpture présente à la voûte de la chapelle de la Vierge dans notre église. Il s’agit d’une pierre taillée représentant un couteau et une serpe, offerte à l’église par les vignerons qui après la Guerre de Cent Ans ont trouvé à travers la culture de la vigne une ressource précieuse. Couteau et serpe ont donc été choisis comme deuxième armoirie.
  • Considérant maintenant les aspects géographiques de notre territoire, il est venu tout naturellement à l’esprit de symboliser la rivière École par une série d’ondulations, faisant ainsi allusion aux vaguelettes qui agitent le courant d’eau.
  • Enfin le caractère rural de nos paysages a pu être rendu dans une quatrième armoirie par quelques traits obliques figurant les sillons que le laboureur creuse avec sa charrue au moment des labours.

Ces quatre armoiries ont été rassemblées dans un unique écu, partagé en quatre quartiers par une ligne horizontale et une ligne verticale se coupant à angle droit, obtenant ainsi un écu écartelé.
Quant aux couleurs, peu nombreuses et franches, comme il est d’usage dans tous les blasons, elles sont au nombre de quatre : rouge (appelé de gueules en héraldique) ; bleu (ou d’azur) symbole de loyauté, blanc (ou d’argent) synonyme de paix, et le vert pour la joie, la santé et l’espoir.
Pour compléter le tout, l’écu est coiffé d’une couronne pour rappeler que notre village a très tôt fait partie du royaume de France.
Il porte aussi trois petites coquilles qui évoquent, comme un talisman protégeant contre les maladies et les sortilèges, tel qu’on le croyait à l’époque. D’ailleurs, autour de la Chapelle Sainte-Anne, située dans le périmètre de Launay, était organisée une espèce de village de lépreux ou “léproserie”.
Enfin pour orner l’ensemble quelques tiges vertes de cresson permettent d’évoquer une culture originale liée à nos abondantes sources d’eau claire, qui symbolisent une activité importante de notre région. La vigne ayant totalement disparue, il n’était pas nécessaire de la représenter.

Tel est donc désormais le blason qui orne notre mairie et représente l’emblème identitaire de Moigny.

Sites patrimoniaux


La commune est riche d’un patrimoine rural lié à son histoire, et fortement ancré dans son terroir. Elle compte également deux sites « Monuments historiques ».

Le Polissoir dit de la Roche Grénolée (néolithique)

Polissoir

Vestige néolithique classé par arrêté du 5 novembre 1973, il atteste d’une occupation très ancienne du site. Le polissoir est une dalle de grès de forme elliptique affleurant au niveau du sol, d’environ 1,70 m de longueur sur 1,10 m de large. Il comporte treize rainures presque parallèles, avec une arête de fond, et plusieurs surfaces polies disséminées sur toute la pierre.

Grotte au violon

Il existe également des abris ornés, comme celui de la Roche au Violon (à droite).


Enfin, des pierres taillées ont été retrouvées à la Croix-Blanche, décrite par Mme la Comtesse de Saint-Périer, Conservateur du Musée d’Étampes dans l’article Les Pièces pressigniennes de la Croix-Blanche à Moigny (S.-et-O.), p.143 :
« Notre propos est seulement de rappeler ici une découverte ancienne, puisqu’elle remonte au moins à soixante-dix ans [vers 1890], qui mit au jour le plus remarquable ensemble de grandes pièces pressigniennes retouchées qui ne fût sans doute jamais trouvé hors de la région du Grand-Pressigny. Il s’agissait très probablement d’une cachette, dans une petite cavité mi-circulaire, creusée à 0,80 m. de profondeur dans un sol argileux. Quinze à vingt lames y reposaient côte à côte, d’une qualité exceptionnelle aussi bien, par leur matière que par la technique des retouches et par leurs grandes dimensions. Malheureusement dix en subsistent seules à notre connaissance. Les autres ont disparu presque aussitôt après leur découverte, la valeur de telles pièces n’ayant pas échappé à l’inventeur. L’ensemble des dix pièces se compose de sept grandes lames et de trois grattoirs longs et étroits (…) les pièces de la Croix-Blanche de Moigny sont aujourd’hui conservées dans les réserves de l’Institut de Paléontologie humaine

L’église Saint-Denis (XIIème-XVIIème siècle)

Eglise Saint-Denis intérieur

C’est le principal édifice historique de la commune. Élevée probablement au premier âge gothique (XIIème-XIIIème), elle comporte des traces d’éléments romans (contreforts et pierres d’autel retrouvées en 2006). Elle fut fortement remaniée fin XVème-début XVIème suite aux dégâts causés par la guerre de Cent Ans. D’un point de vue architectural, l’église présente un condensé intéressant d’architecture religieuse.
Elle offre un harmonieux contraste de volumes entre la nef, le chœur et le bas-côté, et se caractérise par sa dissymétrie et ses vastes proportions, révélatrices de l’importance et du prestige ancien accordés à ce lieu de culte : 33 m de long, 14 m de large et surtout, 44 m de haut et une surface totale de 400m2. Le clocher est coiffé d’une flèche de 25 m. La présence de nombreux décors peints ou sculptés (chapiteaux, tailloirs, voûtes ouvragées) et d’une émouvante fresque représentant l’éducation de la Vierge par Sainte-Anne offrent une décoration intéressante.

Elle est inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 6 mars 1926 et divers objets mobiliers sont protégés : la statue en pierre de St Denis datant du XVème siècle, Louise, la cloche en bronze datant de 1663, la stature en bois de la Vierge à l’enfant datant du XVIIème siècle ainsi que le tableau du Christ et des disciples d’Emmaüs datant du XVIIème siècle également.
Cette restauration a également compris la création de trois vitraux monumentaux inspirés de scènes de la Bible (l’Annonciation, la Nativité et le Baptême du Christ), sur un mode figuratif conformément aux souhaits exprimés par les habitants.

Voir plus d’infos sur la restauration dans la rubrique Labels

Discours de M. Prieur, architecte
Inauguration de l’église Saint-Denis après 10 ans de travaux

Borne milliaire

Bornes milliaires

Près du Moulin Grenat, vous découvrirez des bornes milliaires (photo de gauche). On chuchote que la plupart d’entre elles ont été installées au XXème siècle, mais certaines sont authentiques. Les bornes à fleur de lys semblent dater du 18ème siècle, lorsque Louis XV décida de remédier à l’état désastreux du réseau routier du royaume.
Celle que vous voyez à gauche présente une fleur de lys dans la cavité centrale. Le chiffre 21 indique la distance en lieues depuis le point zéro, situé sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Pourquoi les appellent-on des bornes “milliaires” ?
Tout le long de ces routes, les nombreux tailleurs de pierre locaux participent à la mise en œuvre des chantiers. Ils prennent part à la fabrication des pavés et encadrent les poseurs. Ce sont eux aussi qui taillent et posent les bornes en pierre qui jalonnent les routes toutes les 1 000 toises (1,95 km).
C’est pour cette raison qu’elles sont nommées à l’époque, et encore aujourd’hui, bornes milliaires (pour les 1 000 toises qu’elles représentent) ou bien bornes de demi-lieue (une lieue valant 2 000 toises).

Petit patrimoine rural lié à la présence de l’eau

Le petit patrimoine rural de Moigny-sur-École se caractérise par l’abondance de constructions liées à l’utilisation de l’eau. Son territoire regorge de sources qui affleurent, et il existe encore de nombreux puits aussi bien privés que communaux ; le meilleur exemple en est celui situé sur la Place du Puits, typique du style du Gâtinais français (restauré en 1999).

Le Moulin Grenat, rue du Moulin près de l’Église Saint-Denis

Moulin Grenat

D’origine très ancienne et de fondation gauloise, il tirerait son nom du mot celte « Grannos » désignant le dieu des sources. Divers vestiges ont été trouvés dont la première pierre posée lors de sa fondation, avec des inscriptions celtes, ainsi que plusieurs pierres gravées sur la façade sud, dont l’une semble représenter la déesse Mère. Selon la légende, Jeanne d’Arc de retour de Sully-sur-Loire, aurait séjourné au moulin du 28 au 29 mars 1430.

D’autres moulins parsemaient l’École ou profitaient des sources : le Moulin Gaufin, le Moulin de la maîtrise, le Moulin du Ruisseau.


Le Lavoir St Denis

Lavoir Saint-Denis et abreuvoir carte postale ancienne

Situé près de l’église en bordure de la rue du Moulin, ce lavoir est spacieux : il dispose de 2 rampes de 8 mètres. Les lavandières étaient protégées par les hauts murs extérieurs. Un abreuvoir y est juxtaposé.

Le Lavoir st Roch

Situé à l’entrée du village, ce lavoir carré à 3 pentes, couvert de tuiles plates et composé de piliers métalliques est alimenté par la source « St Roch ». St Roch, patron des tailleurs de pierres guérissait les piqueurs de pierre de la silicose.

Le puits communal


Outre les sources qui ont permis la culture du cresson, Moigny possèdent de nombreux puits, dont certains ont la particularité d’être bipartites (partagé entre 2 propriétés) comme celui que vous pouvez voir dans la cour de la médiathèque, voire tripartites (1 partie communale et 2 parties privées). D’autres encore sont creusés directement dans les caves.

Fort-château

Patrimoine bâti Fort-Chateau

C’est une ancienne motte castrale. Située sur une propriété privée, elle est visible depuis le Sentier des Courtils de la Ville.
Edifiée avant l’église, elle a été élevée à cet endroit pour surveiller le seul gué permettant la traversée de la rivière École. Ce chemin entre Paris et Lyon permettait de contourner la forêt de Fontainebleau, infestée de brigands. Bien que l’on ne dispose pas d’archives sur cette construction, il semble que son origine remonte au Xème ou XIème siècle.

Zoom sur Marie-Louise Fuga

En 2019, le comité Yad Vashem a décerné à Mme Marie-Louise Fuga le titre de Juste parmi les nations, la plus haute distinction civile de l’État d’Israël. Cette Moignacoise, avec générosité et courage, recueillit un jour de juillet 1942 le jeune Eddy Mendelsohn, dont toute la famille disparut peu après dans les camps nazis…

En 2021, la municipalité a décidé d’honorer sa mémoire en donnant son nom à une rue du village. Retour en images sur cette cérémonie, par Le Républicain de l’Essonne :

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